GRAND RAID DU GOLFE DU MORBIHAN 29.06.2018. 177kms.
Apres le Raid de Camargue, le choix est fait sur le Grand Raid du Golfe du Morbihan fin juin 2018. 14ème Edition pour ce raid de 177kms en auto suffisance sur un parcours autour d’une des plus belles baies du Monde : LA BAIE DU MOTBIHAN. Un départ de la ville de VANNES pour le raid 177kms. Plusieurs épreuves proposées ou plus de 7000 runners se retrouveront : 177kms, 87kms, 52kms, 36kms, Marche nordique et Relais.
Un période de préparation qui montera en charge au cours des quatre mois qui vont précéder l’évènement. Des kilomètres journaliers de 25 à 30 avec des pics à 60kms. Des sorties hebdomadaires jouant avec les 200kms pour des cumuls mensuels de 580kms. Des sorties matinales et nocturnes afin de s’adapter à toutes les circonstances de course ; le tout rythmé par la vie professionnelle ; bref rien de bien évident.
A cette folie notre TEAM : LA SPARTE RUN ROGNAC alignera également Gérard sur le Raid 87kms. Notre préparation sera ainsi moins solitaire tout au long de cette période pré course.
Jeudi 28.06 rendez-vous 7h à l’aéroport MARSEILLE PROVENCE pour un départ sur le vol MARSEILLE NANTES survolé c’est le cas de le dire de multiples péripéties : à 7H05 nous sommes déjà sur liste d’attente le vol est surbooké. Mais qui va à NANTES un jeudi matin ?? C’est ainsi que fonctionne notre monde au jeu de la sur consommation. Nous voilà transférés de comptoir en comptoir avant de se retrouver à 5min de la clôture du vol tous embarqués par miracle. Le vol sera de courte durée 1H20. A l’arrivée à NANTES ; surprise 1 de nos valises n’a pas suivie….il nous faudra revenir le soir à 21H la récupérer.
Nous regagnerons VANNES en voiture de location rien de bien spéciale si ce n’ai que l’embrayage du véhicule nous lâchera le soir lors de la récupération de notre valise. Notre installation sur VANNES se passera sans encombre, Notre hôtel situé à moins de 15min à pieds du départ facilitera les allers venus entre le village départ et ce lieu de repos.
Nos courses démarrent respectivement le vendredi 15H pour le raid 87kms à ARZON et 18H pour le grand raid à VANNES sur le port. Nos courses emprunteront 80% de chemins et 20% de route, nous traverseront 16 communes entre VANNES ARZON et la finish line. Les chemins côtiers passent d’une anse à autre ; traversants les plages de sables et de rochers, les chemins bordés de bruyères, d’ajoncs, de bois, de prés nous menant vers les anciens moulins, traversants les ponts de pierres, le pont suspendu de BONO. Nous découvrirons quelques menhirs au détour d’un chemin, des maisons typiques à colombages, toutes ces maisons de pécheurs, ces maison bretonnes en pierre le long des chemins côtiers. La faune avec ces nombreuses espèces d’oiseaux viendront nous surprendre, nous accompagner dans notre progression.
Le parcours ne présente pas de difficultés majeures mais tout de même un dénivelé positif de 1054m sur le 177kms. Cette distance nécessite une bonne préparation physique, la diversité des terrains implique une bonne adaptation permanente il faudra passer en alternance entre sols mous comme le sable, escalader quelques rochers, alliés bitume et chemin de terre. Les sentiers sont continuellement jonchés de racines et obstacles divers qui durant les nuits ne permettront pas de relâcher l’attention il faudra être vigilant, attentif et avoir une grande lucidité. On ne comptera plus le nombre d’escaliers ou de marches qu’il faudra emprunter ; ces derniers useront les organismes et présenteront un risque permanent de chute. La marée sera également présente dès le début du grand Raid et sera un obstacle supplémentaire que les runners devront combattre. Une note toute particulière viendra compléter ce grand raid à mi-course la traversée en zodiac de Locmariaquer à Port Navalo qui pourra avoir l’avantage de prendre un peu de repos ou alors sera un véritable frein à la reprise sur la terre ferme.
Notre journée de Jeudi nous permettra de découvrir la ville de VANNES magnifique citée ou l’accueil, la gentillesse et les vraies valeurs de notre France se retrouvent. Un passage au village de l’Ultra Marin ou nos dossards seront récupérées et comme dans toutes les courses internationales nous deviendront rapidement repérables avec notre bracelet de couleur propre à chaque épreuve. Le Jaune pour l’Ultra le bleu pour le Raid 87 le noir pour les accompagnants. Dossard 431 pour FRED, 3023 pour Gérard nos puces pourront permettre de suivre en live notre progression tout au long de notre course. Les deux épreuves auxquelles nous participons compte plus de 1100 participants chacune. Il s’avèrera qu’à l’arrivée entre 50 et 60% des concurrents auront abandonnés !! Bien encadré avec le suivi live, les points de contrôle avec leur barrière horaire, les contrôles inopinés des dirigeants pour vérifier le matériel de course obligatoire seront les garants d’une parfaite organisation.
Vendredi 15H ET 18H heures respectives de nos départs la chaleur sera fortement présente 31° à 35° . Sur l’esplanade du port de Vannes l’ambiance et la chaleur ne font plus qu’un. Gérard parti à 15H d’ARZON nous informe par SMS qu’il fait très chaud et que les abandons se succèdent déjà après les 20 premiers Kms. Le Grand Raid part à 18H !! Comme toujours ça part fort plus de 11km/h sur les premiers km. Il est sage de lever le pied et de suivre son plan de marche. La masse des 1100 coureurs restera compacte et mettra du temps à s’étirer. Au 1er check point effectivement s’est compliqué de trouver un espace libre autour de la table de ravitaillement il faut être patient et prendre le temps de refaire son plein d’eau car la chaleur ne sera pas un allié tout au long de ce raid. Le ton est donné le descriptif ci-dessus est conforme à la réalité du parcours il faudra être vigilent sur ces chemins côtiers ou escaliers, racines, faux plats ou seul le passage d’une personne est possible obligeant à chaque runner à suivre le rythme imposé ou prendre des risques.
La 1ere grosse surprise interviendra au 16eme km ; avec la Marée il faudra 38 minutes pour parcourir 1km. De l’eau jusqu’à la taille, les pieds qui cherchent des appuis sur des pierres et des rochers en perpétuel équilibre pour éviter la chute dès l’eau. A ce petit jeu mon portable ne supportera pas la monté de l’eau !! Deux passages consécutifs avec la marée soit plus d’une heure de progression à faible allure personnellement j’ai conservé mes running pour le second passage me permettant ainsi de bénéficier de meilleurs appuis et de ne pas me blesser sur les rochers et surtout de progresser à mon allure et ne pas subir la progression des autres coureurs. Une bonne thérapie à 20H30 avant d’attaquer la nuit. Ma progression s’effectue entre 6’50’’ et 7’20’’au km pour ces 25 premiers kms de course. La nuit sera compliquée à gérer surtout vers le 45ème ou la lutte contre le sommeil ralentira ma progression, m’obligeant de stopper 42 minutes au 50ème km mais ne trouvant pas le sommeil l’arrêt réparateur ne sera pas efficace à 100%. Toute la nuit la progression se fera à la lampe frontale, la file des coureurs devient discontinue, les organismes sont fatigués, de nombreux coureurs feront des stops à la belle étoile profitant de la fraicheur pour se refaire une santé. A 9H du matin au 84ème km ce sera le passage en zodiac, le chrono est neutralisé le temps de la traversée. A la reprise à Port Navalo les sensations sont excellentes, aucune douleur musculaire, aucun traumatisme les kilomètres défilent entre 7 et 8 minutes au km des réves plein la tete a ce moment de course pour entamer la deuxième partie du parcours. Parallèlement les arrêts au postes de ravitaillement se passent dans de bonne conditions : soupe, purée, saucisson, compote accompagnés de St Yorre Coca et thé sont bien assimilés aucune douleur d’estomac malgré la forte chaleur qui aura à mi-course stoppée un grand nombre de coureurs. Samedi 10h du matin la chaleur et soleil sont au rendez-vous la progression va se ralentir ; la marche rapide ne sera pas pour moi en bon allié. Sur les chemins côtiers les zones d’ombre sont inexistantes écrasé par la chaleur je dois gérer la progression entre chaque point d’eau distant de 10 km seuls se retrouvent les coureurs du grand raid sur cette partie de course les organismes souffrent, la lutte contre la fatigue, la lassitude, l’endormissement rendent la progression difficile. Il faut tenter de passer cette période difficile propre à toutes ces courses de longue durée. Le mental prendra-t-il le dessus et la patience feront ils la différence ? Le prochain point de ravitaillement est SARZEAU qui devrait être relié vers 17h à ce moment de la course il ne restera plus que 52 kms. Au 2/3 tiers de la course des idées noires commencent à me traverser la tête. Je progresse depuis vendredi 21h sans téléphone, sans musique seul face à mon destin coupé de tous mes soutiens. Mes calculs de progression repoussent mon arrivée sur VANNES ventre 3H ET 5H ce dimanche matin. A SARZEAU gros ravitaillement je prends contact avec mes proches malgré mon bon état physique je leur annonce ma décision de stopper ma course. Je viens de parcourir 125 kms mon potentiel physique n’est pas attaqué mais ma patience n’y est plus et la volonté de lutter s’est envolée. Pourtant après réflexion le regret prend le dessus il me faudra plus d’une semaine avant d’accepter cette défaite sur moi-même. Pourtant après 18h les conditions météo étaient plus favorables retour de la fraicheur et moins de 50 km à parcourir ……. Une arrivée même après 30h de course aurait été une victoire pour moi et mon moral. Ce sera pour l’année prochaine le rendez-vous est pris
Une petite anecdote à 3H45 samedi matin l’organisation m’avait déclaré introuvable. Ma puce ne devait plus émettre ce fut pendant plus de 2H en grand moment de stress pour MARTINE qui n’avait également plus de nouvelles. A 5H30 lors de mon appel tout redevenait normal et l’angoisse tomba. Ce fut également l’arrivée de GERARD sur le raid 87km sur le port de VANNES course finie en 15H30.
BRAVO LA TEAM pour cette volonté et détermination.
Abandonner fait partie de la course, la connaissance de notre corps est aussi une victoire sur soi.
Merci a vous tous pour votre soutien.